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 «Il 
              [Bernard Arnault] est selon Thierry Ehrmann, PDG du Groupe Serveur, 
              qui l'a fait entrer au capital d'Artprice, « l'un des 
              êtres les plus intelligents qu'[il ait] rencontrés. 
              C'est quelqu'un qui est malade de son intelligence, avec une forme 
              de persécution intime qui lui donne son côté 
              dandy. Cette intelligence est si démesurée qu'elle 
              en devient difficile à assumer. » |  | Invivables, cyclothymiques, 
        narcissiques. Mais aussi créateurs, découvreurs, géniaux. 
        Enquête sur la folie féconde - et parfois destructrice - 
        d'une génération de managers.
 «L'intelligence monstrueuse 
        est un avantage compétitif.» Thierry Ehrmann, gourou 
        de l'info en ligne A une demi-heure de 
        Lyon, on entre dans les bureaux du Groupe Serveur comme dans l'antre du 
        diable. Un dogue allemand au poil noir et lustré flaire le visiteur 
        à hauteur de poitrine. Portes noires, tableau en forme de croix, 
        le décor est à l'image du PDG : baroque, mystique, déroutant. 
        Thierry Ehrmann, 40 ans, a doté son groupe d'une devise révolutionnaire 
        : « Combattre l'opacité des marchés ». 
        Pour accomplir ce dessein, celui qui se définit comme « un 
        pilleur de fonds républicains » crée une base 
        de données publique - mais payante -, dans chaque secteur où 
        l'information est détenue par une poignée d'experts qui 
        tirent bénéfice du manque de transparence.
 Appliquée 
        au marché de l'art, la méthode Ehrmann a donné naissance 
        à Artprice.com, une compilation des résultats mondiaux des 
        ventes d'art, cotée au Nouveau Marché et dont Bernard Arnault, 
        via Agafin, détient 17 %. Franc-maçon affiché et 
        membre discret d'Attac, charmeur, aussi exalté que pointu dans 
        les nouvelles technolo-gies, Thierry Ehrmann est aujourd'hui à 
        la tête de 350 salariés.
 Il réalise 73 millions d'euros de chiffre d'affaires, 9 % de marge 
        nette, et a pour objectif de s'introduire en Bourse cette année. 
        Avec sa fine tresse partant du sommet du crâne, il dit : « 
        Ce n'est pas malgré mon anticonformisme que j'ai réussi, 
        c'est grâce à lui. Je cultive l'art de conserver ma folie. 
        »
 Estelle Saget, à 
        Lyon Christian David et 
        Didier Pourquery, avec Véronique Le Billon, Estelle Saget et Audrey 
        Siourd copyright © 2002 
        L'Expansion Liens :Artprice
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